La Savane du Cap La Houssaye, les herbes et broussailles desséchées de l’ouest offrent malheureusement un terrain de jeu idéal au feu en fin d’hiver austral, dès le mois d’août, parfois plus tôt, mais surtout en septembre et octobre où les températures et le rayonnement solaire augmentent sensiblement.

En l’absence de pluie depuis des semaines ou des mois, la végétation en gros stress hydrique se dessèche et perd ses feuilles. Elle est alors vulnérable à la moindre étincelle, au moindre mégot jeté nonchalamment par un conduteur ou encore à un impact de foudre lié à un orage.

Lorsque le feu est suffisamment étendu et puissant, comme ce fut le cas en 2024 le 9 août puis le 14 septembre entre la Savane Saint-Paul et Fleurimont, l’incendie peut alors provoquer la formation d’un nuage cumuliforme, un cumulus, appelé « pyrocumulus » ou « cumulus flammagenitus » de part son origine. Des termes latins très parlants lorsque l’on étudié la langue. Le pyrocumulus est alors différents des cumulus classiques l’entourant de part sa teinte grise due au feu.

En effet, pour permettre la formation de ce nuage particulier, il faut donc un incendie, intense et suffisamment étendu pour surchauffer une large partie du sol. L’air extrêmement chaud, plus léger que l’air environnant, monte brutalement en altitude et se refroidit rapidement en prenant de la hauteur. Ce refroidissement provoque une condensation (principe physique) et donc la formation de gouttelettes d’eau ou vapeur d’eau. De plus, les particules développées par le feu aident les gouttelettes d’eau à se fixer.

C’est rare à la Réunion, mais dans certains cas, le pyrocumulus peut ensuite dégénérer en pyrocumulonimbus, nuage d’orage alors plus dangereux, créant son propre vent, donnant peu de précipitations contrairement aux orages classiques, et une activité électrique. Dangereux car les vents locaux créés par l’orage peuvent étendre le feu, et les coups de foudre peuvent en créer d’autres, y compris à bonne distance de cet orage de feu !

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